Il était un petit navire… qui n’avait jamais navigué 🎼

Notre arrivée

Ça y est! Nous sommes arrivés sur Vahana! Notre départ du Québec s’est bien déroulé. Nous avons pris l’avions jusqu’à Paris et ensuite le train jusqu’à La Rochelle (après avoir du racheter de nouveaux billets car Lyne avait égaré les billets pour toute la famille! ). En fait, nous sommes arrivés un peu juste à la gare. Nous nous sommes trompés de quai et, finalement, les billets n’ont jamais été retrouvés ! Vous auriez du nous voir vider l’intégralité de nos bagages sur le quai, dans le but de les retrouver !

Nous arrivons donc à La Rochelle avec près de 7 heures de retard sur l’heure prévue. On tente de trouver un hôtel , mais c’est complet. On se résigne donc à entrer sur Vahana à la noirceur et on se fait une petite place au milieu des boîtes. Il faut un peu de temps avant de réussir à dégager 2 matelas dans tout ce brouhaha.

Le lendemain, nous nous mettons rapidement à la tâche pour défaire nos 95 colis et nous jouons longuement à Tetris afin de trouver la place la plus adéquate pour chacun de nos effets personnels . Au fil des jours, Il ne faudra pas hésiter à s’accroupir, à soulever les banquettes, à tester et redéménager certaines choses selon l’espace disponible pour optimiser leur positionnement.

La Rochelle

La Rochelle est une ville magnifique avec ses tours et son architecture datant du Moyen-Age. Il y a de délicieuses petites pâtisseries presque à tous les coins de rue. Nous sommes situés à quelques minutes de l’aquarium et de la vieille ville où règne une ambiance agréable avec ses petits cafés et l’immense marina de plus 5000 places.

Il fait cependant un temps gris et pluvieux depuis notre arrivée. En plus d’un mois, il a plu à presque tous les jours. Le taux d’humidité frôle les 90%.

Quelques particularités:

  • Ici, les commerces sont majoritairement fermés les dimanches et la plupart ferment aussi tous les jours de la semaine de 12:00 à 14:00 pour manger.
  • Le rythme est différent et moins effréné. Les élèves ont un moins grand nombre de jours d’école et le chantier naval s’active rarement avant 9h, 9h30 le matin.
  • On se fait souvent dire que notre accent est charmant et que ça s’entend que nous sommes québécois. – Hein, quoi? On as-tu un accent nous autres???
  • À La Rochelle, beaucoup de gens se déplacent à vélo, à trottinette et à pieds.
  • Les Rochelais ne craignent pas le froid et n’hésitent pas à siroter une bonne bière froide le samedi soir sur une des nombreuses terrasses extérieures lorsqu’il fait à peine 5’C. 🥶
  • Comme nous n’avons plus de voitures, nous marchons beaucoup, soit environ 5 à 8 kilomètres par jour. Les enfants sont de bons marcheurs et suivent bien la cadence. Parfois, nous pouvons parcourir près de 10 km à pieds en une journée.
  • Nous sommes étonnés de la confiance que les gens nous portent :
  • À la pâtisserie , j’avais oublié d’apporter ma carte, la boulangère m’offre de passer payer plus tard.
  • Au magasin de vélos, incertains des dimensions pour les ouvertures de hublot, on nous laisse partir avec 2 vélos pour vérifier.
  • Il en est de même chez Uship où le personnel nous permet de faire plusieurs test avant achats.
  • Malgré le climat assez frais du moment ( 4’C la nuit et 8’C le jour) , la végétation est surprenante; On y retrouve plusieurs types de palmiers et nous avons même remarqué un oranger garni de nombreuses oranges.
Pour Octobre Rose, les tours de La Rochelle s’illuminent en rose le soir venu.

Miam, miam…

  • Le pain, le vin, les fromages et autres gourmandises ne sont vraiment pas cher comparativement au Québec!!! Il y a de quoi se régaler! Même qu’on doit se contrôler car notre côté épicurien est vraiment très sollicité ici. Après tout, on s’adapte aux habitudes de nos hôtes et à l’économie locale! 🙂 Les 2 ustensiles qui nous servent le plus depuis notre arrivée sont le couteau à pain et le tire-bouchon.
  • Beaucoup de produits indiquent clairement et fièrement leur origine; région, nom de l’agriculteur, etc. Les produits sont moins anonymes qu’au Québec.
  • L’offre pour les produits bio est excellente et à bon prix. Parfois moins chère que les produits réguliers. Par contre, l’offre pour les produits vegan est presque inexistante. On réussi à se débrouiller à partir des produits de base, mais il faudra oublier les saussices à hot-dog végé et les boulettes BeyonMeat. Il va falloir être créatifs pour le BBQ.
  • Les Français sont très traditionnels dans leur offre alimentaire et certains produits que l’on s’attendait à trouver facilement sont très difficiles , voir impossible à trouver tel que; des haricots noirs, des bagels, du piment broyé. Et c’est sans compter les produits plus ethniques comme des feuilles de soya ou des tortillas.
  • Le Québec brille par son offre alimentaire varié.

Notre position actuelle

Vahana est au quai de la Marina des Minimes dans la zone des bateaux en préparation, au point jaune sur la carte. Nous sommes le petit parmi les géants. À notre quai, se côtoient des trimarans Neel de 47′, des Fountaines Pajot de 50′, bref de quoi faire rêver si nous n’avions pas à payer la facture qui vient avec 😉

Notre position étant légèrement retirée de la rive ouest nous a permis d’être davantage protégé des forts vents que nous avons rencontrés . La marina a subi des vents de 35 noeuds avec des pointes records à plus de 70 noeuds.( environ 130 km/h) Nous étions bien heureux d’être un peu en retrait, car en zone moins abritée , certains bateaux ont subi des dommages.

Cependant, puisque cette zone est surtout une zone de travail pour les chantiers, nous sommes les seuls à vivre à bord et les enfants n’ont pas vraiment l’occasion de rencontrer d’autres enfants depuis notre arrivée ici, mis à part une gentille famille française rencontrée par hasard à l’aquarium , dont la jeune fille, de l’âge de Charlotte, trippait sur notre accent 🤣.

Mais pourquoi sommes-nous encore ici?

Nous croyions que d’acheter un bateau neuf aurait été facilitant. Erreur!!! Le bateau n’est pas encore prêt même si nous sommes arrivés depuis plus d’un mois. Personne ne peut nous expliquer pourquoi le bateau n’était pas prêt à notre arrivée. Il y a de ces mystères de la vie…

L’arche qui reçoit les panneaux solaires n’est pas encore stabilisée. Le bateau est donc toujours à quai et n’a pas encore eu l’occasion de naviguer.

Nous réalisons vite que, sur les chantiers nautiques, la quantité est privilégiée à la qualité. Ils sont débordés et il faut que ça roule vite. Il livre donc des produits qui manquent d’amour et sur lesquels il faut remettre du temps. Pour Vahana, en plus de travaux prévus pour des ajouts d’équipements, il faudra apporter plusieurs correctifs de finition, des réajustements, du scellant, du polissage, des réparations, etc. Sans tenir compte des éléments manquants .

Il faut donc relancer sans cesse et presque toujours être à bord pour superviser les travaux et parce qu’on ne sait jamais à quel moment quelqu’un va se pointer… Il y a aussi la contrainte du décalage horaire : Nous devons communiquer avec notre vendeur au Québec, qui contacte ensuite notre préparateur en France, qui envoie une demande à un sous-contractant, qui l’envoie à un sous-sous-contractant, etc.

Et les chantiers sont tellement débordés qu’on nous invite cavalièrement à faire quelques travaux par nous-mêmes si on veut pouvoir finir par partir…

C’est donc Francois qui a du installé notre système Acuva pour filtrer et purifier notre eau.

Bref, ce n’est pas ce à quoi on s’attendait. On pensait à un service clé en main, et ce n’est pas du tout le cas.

Je ferai un article prochainement pour vous expliquer les différents systèmes du bateau et vous faire faire un tour du proprio. 😉

Le côté moins glamour

Il faut comprendre que nous sommes à quai depuis plus d’un mois, sans possibilité de bouger sécuritairement le bateau à cause de l’arche. Vahana a une capacité limitée pour ses réservoirs d’eaux noires et nous ne pouvons pas nous déplacer vers le lieu des pump-out, c’est-à-dire évacuation des eaux noires (toilette). Avec 4 personnes à bord à temps plein, il faut donc tenter le plus souvent possible de nous déplacer au bloc sanitaire et privilégier les toilettes publiques souvent douteuses (voir un exemple sur la photo à droite) si on ne veut pas faire déborder nos réservoirs. Il faut donc compter qu’aller aux toilettes est souvent une expédition d’une bonne quinzaine de minutes aller-retour sous la pluie.

L’école sur Vahana

Les enfants ont un bon rythme d’apprentissage. Il y a cependant régulièrement des ouvriers à bord et tous les travaux peuvent vite déconcentrer nos 2 élèves. Nous privilégions donc les journées de fin de semaine où on risque moins de se faire déranger et on profite aussi de plusieurs opportunités pour faire l’école autrement.

L’école autrement

Nous avons le privilège d’avoir Tara amarrée à quelques mètres de nous à la marina. Tara est un voilier d’expédition scientifique qui a aussi une mission éducative de sensibilisation à l’environnement .

Nous pourrons donc monter à bord avec une visite guidée et plusieurs explications. La visite sera aussi accompagnée d’une exposition temporaire à l’aquarium afin de bien expliquer les enjeux liés aux microplastiques avec des activités interactives pour les enfants.

Nous profitons de la proximité de l’aquarium de La Rochelle. Une autre belle façon de combiner lecture, science et plaisir !

Street Art à La Rochelle

Nous avons la chance, par une des rares belles journées ensoleillées, de découvrir des artistes qui créer des murales en direct sous nos yeux.

N’hésitez pas à nous écrire. Ça nous fait toujours plaisir 😊

Quand est-ce qu’on part???

On a bien hâte de voir le bout du nez de Vahana qui a été mis à l’eau sans nous.

Nous sommes toujours retenus au Québec et ce jusqu’au 8 octobre 2019.

Pour résumer notre été, le mot  »attente » est de mise. Attente de réponses à gauche et à droite. Le tout accompagné d’acharnement bureaucratique et de plusieurs professionnels en apprentissage…

Non, ce n’est pas simple de préparer un nouveau bateau à distance tout en vendant son entreprise au Québec avec, à travers cela, les préparatifs de notre fin de vie  »terrienne » et avec deux enfants débordants d’énergie 😉 qui ne sont pas dans leurs habitudes.

Nous avons rapidement trouvé des acheteurs pour notre boutique et la promesse d’achat est signée le 23 juin 2019 pour occupation en août, mais le délai est sans cesse reporté . Si bien que nous n’avions pas prévus de vêtements chauds. On commence à se faire jouer un tour car le temps est rendu froid.

Entre temps, malgré cette attente interminable et cette fébrilité palpable, nous avons plusieurs préparatifs à finaliser:

☑Préparer 95 colis d’effets personnels avec description du contenu et de la valeur de chacune des boîtes pour les faire expédier par cargo en France. Oui, oui! 95 boîtes, ma tentative de minimaliste est presque ratée;)

☑ Renouveler nos passeports et faire une demande de Visa pour la famille pour notre séjour prolongé en France qui sera notre point de départ du voyage. Acheter les billets d’avion et de train ainsi qu’un hôtel entre les correspondances .

☑ Organiser la vente de nos véhicules, et de quelques items personnels dont on n’aura plus besoin. Faire les changements d’adresse, obtenir une procuration générale notariée pour un proche au Québec qui pourra nous représenter en cas de besoin.

☑ Magasiner les assurances pour le bateau ( pas si simple!), faire la demande à la RAMQ pour maintenir notre couverture pour 2020 et magasiner une assurance médicale d’urgence (qui coûte très chère et dont on espère ne jamais avoir à se servir!)

☑ Organiser la rentrée scolaire en mode  »école à la maison » avec toute l’adaptation que cela nécessite pour les nouveaux rôles de chacun. 😉

☑ Réviser nos notions de navigation et de météo avec des cours de rafraîchissement. Merci à Benoît Villeneuve 🙂

☑ Faire une dernière prise d’inventaire de la boutique, préparer la formation pour la relève tout en régularisant la comptabilité pour la fin de l’exercice.

☑ Faire certains achats pour le voyage: Steripen, imperméables, vélos pliables, sacs de randonnées, etc. et préparer les bagages.

☑ Derniers RDV chez le dentiste et test de la vue pour de nouvelles lunettes pour François.

☑ Tenter de lâcher prise et faire confiance à la vie 🙂 Bref, la boutique continue d’être ouverte à travers ça. Donc, on continuera de servir nos clients jusqu’au 3 octobre car nous notarierons le 4 octobre 2019. Ce sera ensuite au tour de la relève de prendre le flambeau de Mi-Ville, Mi-Campagne.

Donc, pas le temps de s’ennuyer même si on a bien hâte d’être à bord! On s’accorde quand même le plaisir de quelques séances de surf pour se mettre dans l’ambiance de notre future vie et de beaux moments à profiter des charmes de Montréal à Voiles en Voiles (on est thématique à fond!) et à redécouvrir la ville.

En attendant de voguer sur Vahana, nous nous rendons à Montreal a bord de la navette fluviale avec Léa-Rose et Grand-papa.

Finalement, et plus que tout, nous en profitons pour partager des moments avec les amis et les membres de nos familles. Le départ, sans cesse repoussé, nous a permis d’assister à l’anniversaire des 80 ans de Grand-Papa Vonvon et nous a aussi permis d’être présents pour la fête de notre nièce Noémie.

On multiplie les  »derniers » soupers et on prend plus de photos de notre monde qu’à l’habitude, sachant que ces instants constitueront de précieux souvenirs lorsque notre aventure prendra bientôt forme.

À bientôt! Notre prochain article sera en direct de Vahana ⛵️

Les préparatifs

Ça fait plusieurs années que nous esquissons le projet. Il a changé de forme à plusieurs reprises, mais le fondement du projet est demeuré le même.

Pour réaliser ce rêve, il faut d’abord accepter de sacrifier une partie de notre vie sédentaire. Après avoir établie une date (environ 2020) il y a fort longtemps, nous devons maintenant tout mettre en œuvre pour respecter l’échéancier et être prêts au moment du départ.

Nous souhaitons réaliser ce projet sans avoir besoin de travailler en même temps. Ça fait donc plusieurs années que nous avons choisi de nous préparer financièrement. Nous ne nous gâtons pas autant que nous le souhaitons, peu de vêtements, peu de « coffee money », rarement des restaurants, nous sommes plus que raisonnables dans nos habitudes de consommation, sachant que nous économisons pour ce beau projet.

Malgré cela, c’est en triant nos effets personnels que nous réalisons à quel point nous sommes submergés d’items. Pour chaque objet, nous devons nous demander à quel point il est important pour nous. On l’entrepose? ( Les parents et le frère de François ont eu la gentillesse de nous faire un peu de place chez-eux pour de l’entreposage, mais l’espace est limité) On le vend? On le donne? Bref, vous aurez compris qu’il faut nous départir de la majorité de nos biens matériels .

Nous avons donc vendu : notre chalet, notre voilier, notre maison et prochainement notre commerce et nos voitures. Ce passage obligé est très déstabilisant, mais nécessaire et libérateur en même temps.

Nous serons donc sans domicile fixe à partir du 1er juillet. Nous serons hébergés chez Anne, la soeur de Lyne pour le mois de juillet et chez Grand-papa Vonvon, le père de Lyne pour le mois d’août.

À travers tout ça, nous devons commencer à planifier le parcours scolaire des enfants (maman étant une ancienne enseignante, elle est plutôt zen avec l’idée), acheter les items de voyage manquants (car bien qu’on ce soit départis de pleins de choses, ça en prendra , et se documenter sur plusieurs aspects liés à notre voyage. Il reste encore beaucoup de choses à préparer et à décider.

Nous devons aussi faire des choix pour Vahana car nous souhaitons être autonomes en eau et en énergie. Il y aussi plusieurs options à valider afin de rendre le bateau adéquat pour notre projet.

Bref, ça bouillonne!!!